J’ai déserté l’univers douillet de mon blog quelques temps, mais je me cache derrière un petit rhume qui m’a donné envie de dormir le plus possible, c’est-à-dire dès que Tylian était au lit, et derrière l’air du temps. Le mois d’août…
C’est le mois le plus rigolo de l’année, puisque tout tourne au ralenti, même la politique nationale, et ce n’est pas rien de le mentionner quand N.S. est notre président et que lui-même s’est accordé une honteuse pause médiatique de trois jours.
Comme chacun a ses petites faiblesses, je confesse ici les miennes, je les dévoile, les mets à portée de la canine aiguisée du grand public et de mon lectorat fidèle : je regarde la télévision avec engouement, et notamment des séries venues du l’autre côté du miroir. L’une de celles que je regarde en ce moment, c’est Heros, le samedi soir sur TF1 (je sais, je cumule les défauts, je me vautre dans l’opprobre). Samedi dernier, passive devant de fantastiques personnages aux codes génétiques modifiés leur conférant des supers pouvoirs (j’adore !), une lumière soudaine, réconfortante et douce s’est emparée de moi. Non, je n’étais pas devenue une héroïne indestructible qui allait combattre l’injustice et la méchanceté, non, mes cellules ne se régénéraient pas en permanence me faisant immortelle… Mieux encore.
Je me suis rendue compte que depuis un certain jour du mois mai dernier, nous vivons dans ce doux monde où les supers héros nous sauvent de la brutalité, de l’insécurité, de tout ce qui fait peur. N’est-ce pas fantastique que C. aille de l’autre côté de la méditerranée, revienne en Europe avec un avion plein d’infirmières pendant huit ans torturées, et que le lendemain (où le surlendemain ? On a du mal à suivre son emploi du temps…), N., son mari fasse le même voyage, puis que nous apprenions qu’une tractation serait en cours pour l’obtention par le tortionnaire d’un réacteur nucléaire – civil, je sais, mais nucléaire, comme celui que demandent les Iraniens, qui eux, n’ont pas eu la présence d’esprit de kidnapper ni torturer quiconque (ysontconscesIraniens) ?
Si, c’est fantastique. Et pour ceux qui ne seraient pas aguerris avec la définition du mot fantastique, je renvoie à tout dictionnaire pour un rafraîchissement. On retiendra ici celle-ci, deuxième article du mot « fantastique », donné par le Robert : « Qui paraît imaginaire, surnaturel ».
Je me suis imaginée le Colonel K., dansant de joie sous sa tente, une fois N. parti vers d’autres chefs d’Etat à ponctionner en richesses et s’allier en potentiels acheteurs d’armes. C’est que pour lui, le Colonel, dont on ne rappellera pas qu’il a pris le pouvoir par coup d’état, qu’il impose une dictature peu sympathique sur son pays, qu’il fut sous embargo pour raisons terroristiques naguère, etc. etc., que pour lui, donc, obtenir un réacteur nucléaire, c’est un peu comme obtenir le prix Nobel de la paix pour Mère Teresa ; à chacun son hobby. Il ne l’a pas, me direz-vous. C’est vrai, mais rien que d’en parler… de l’imaginer, ça paraît surnaturel, non ?
La boucle est donc bouclée : surnaturel, fantastique ! Nous avons bel et bien un super héro au dessus de nous. Et je ne pense même pas à tous les autres contrats qui viennent d’être signés, pas tous très jolis, mais toujours aussi fantastiques, notamment financièrement pour les amis de N.
Ahhhhhhhhhh ! Le mois d’août ! Et dire qu’il y en a qui pensent qu’il ne s’y passe jamais rien…